7 exercices de théorie musicale pour faire décoller vos idées
La théorie musicale ne devrait pas se cantonner aux salles de cours.
En effet, elle est constituée d’outils puissants dont tous les esprits créatifs peuvent bénéficier, que vous soyez un·e compositeur·rice expérimental·e, un·e génie de la pop ou un·e bassiste de death metal.
En jouant avec certains principes de base de la théorie musicale, vous serez très vite capable d’apporter des nouveautés à fort impact à votre écriture.
Cette théorie ne se trouve pas exclusivement dans les manuels dédiés et ne nécessite pas de travail forcené pour vous ouvrir ses portes.
Si vous abordez la théorie musicale comme un outil de production comme un autre, elle peut élargir vos horizons et stimuler de nouvelles idées à intégrer à vos créations.
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À vrai dire, certaines techniques précises peuvent même être source de nouveaux morceaux !
Dans cet article, nous aborderons 7 manières aisées et bénéfiques pour transformer le champ trop méconnu de la théorie en inspiration concrète !
Attachez vos ceintures.
1. Donnez de nouvelles couleurs à vos accords grâce aux extensions
Vous connaissez déjà les progressions d’accords de base? Celles-ci commencent à vous ennuyer?
Si vous commencez à fatiguer de ces bons vieux accords majeurs et mineurs, envisagez d’ajouter des 6èmes, 7èmes et 9èmes à votre équation musicale.
Pensez les extensions d’accords comme des couleurs supplémentaires qui enrichissent le caractère des accords de base. Les extensions peuvent épicer des progressions vues et revues et soudainement sublimer leur saveur.
Pensez les extensions d’accords comme des couleurs supplémentaires enrichissant le caractère des accords de base.
Exemple : Regardons ce bon vieux C majeur. (Do majeur dans la terminologie française que nous n’emploierons pas ici, l’équivalent anglophone étant largement majoritaire sur le web et parmi les diverses ressources d’apprentissage). Je vous encourage à suivre mes explications sur votre instrument ou sur un clavier virtuel.
Ajouter une nouvelle note, telle qu’une 7ème majeure ou mineur par exemple, transforme totalement le son et le ressenti apporté par l’accord :
Ajouter un accord étendu à une progression conventionnelle peut apporter une énergie et une profondeur nouvelle à celle-ci.
Les accords majeurs et mineurs 7ème ne sont que deux exemples : n’hésitez pas à explorer les autres possibilités d’extensions pour trouver celles qui correspondent le mieux à vos morceaux et besoins du moment !
2. En mode modes
Le terme de “mode” peut paraître intimidant à tort : aucun rapport avec la fashion week, ce n’est en fait qu’un mot plus formel pour “gamme”.
La bonne vieille gamme majeure que votre professeur.e vous a fait jouer à de nombreuses reprises sur le piano est en fait un mode.
En théorie musicale, il existe sept modes musicaux qui apportent chacun leur petit style.
Certains, comme le mode Lydien, comme le mode Locrien, sont très dissonants et sont beaucoup plus rarement entendus dans la musique populaire.
La façon la plus aisée de comprendre comment fonctionnent les modes est de regarder votre clavier physique ou virtuel.
Chaque mode est construit sans note incidentelle sur des motifs de 7 notes débutant sur chaque note blanche.
La gamme majeure ou Mode Ionien commence sur le C majeur tandis que le mode Lydien commence sur F.
Si vous voulez vous aventurer hors des notes blanches : les motifs de tons et semi-tons (les intervalles séparant deux notes consécutives) spécifiques à chaque mode peuvent être adaptés à n’importe quelle gamme.
Un peu perdu·e ou simplement besoin d’un petit rappel? Utilisez notre guide sur le cycle des quintes pour obtenir plus d’informations.
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3. Expérimentez avec des signatures rythmiques inusuelles
Que vous soyez une pop star en pleine ascension ou un féru de jazz, expérimenter avec les signatures rythmiques peut générer de nombreuses nouvelles idées.
Si vous créez de la musique qui s’assume comme “accessible”, vous êtes sans-doute habitué.e à écrire à l’aide de signatures rythmiques conventionnelles comme 4/4 ou 3/4.
Ces signatures sont certes des références dont la pertinence demeure, mais il se peut que vous passiez à côté de nombreuses autres façon de présenter votre musique rythmiquement en vous cantonnant à celles-ci.
Prenons 5/4, par exemple, signature qui implique cinq noires par mesure.
Des artistes brillants comme les membres de Radiohead ont aisément réussi à tirer parti de cette signature temporelle inhabituelle pour en faire un morceau pop accrocheur :
“Money” par les Pink Floyd est un autre exemple connu de signature atypique.
Bâti sur du 7/4, le phrasé du morceau est cependant si fluide que celui-ci semble quasiment fait dans une signature rythmique classique :
Il n’existe pas de règle définitive au sujet des signatures rythmiques. La musique classique et le jazz opèrent parfois des changements au sein-même des morceaux. Faire varier les battements de vos ailes ne dépend que de vous.
Passez du temps à appréhender le rythme derrière vos morceaux. Ceci peut générer de nombreuses nouvelles idées dans votre écriture.
La prochaine fois que vous vous lancez dans un nouveau projet sur votre DAW, réglez la session sur une signature temporelle inhabituelle et voyez ce qui en découle.
La prochaine fois que vous vous lancez dans un nouveau projet sur votre DAW, réglez la session sur une signature temporelle inhabituelle et voyez ce qui en découle.
4. Forgez-vous un chemin tonal grâce au cycle des quintes
Si vous vous êtes déjà retrouvé à écrire les même progressions d’accords de façon répétée au fil des morceaux, le cycle des quintes peut être une excellente façon de lancer vos accords dans de nouvelles aventures.
Ceci n’est pas un tuyau de musique théorique en tant que tel mais plutôt un guide visuel extrêmement utile. Vous référer au cycle des quintes comme point de départ harmonique pourrait engendrer votre prochaine vague d’inspiration.
Admettons que vous écrivez actuellement un morceau dans la gamme de G Majeur. Le cycle des quintes vous permet de trouver les différentes gammes à proximité, la gamme mineure relative de G Majeur ainsi que les altérations nécessaires dans le cadre de ces différentes gammes (les altérations entre une gamme donnée et sa relative sont cependant toujours les mêmes, ce qui facilite la vie).
Utiliser le cycle des quintes ne fait pas que vous situer dans une cartographie musicale, il vous permet aussi de trouver des idées sur votre prochaine destination.
Pour revenir sur l’exemple de G Majeur, nous pouvons voir que moduler vers D ou C Majeur fonctionnera à merveille tandis que se déplacer vers une gamme sans rapport telle que Db risque de moins bien fonctionner.
Ce conseil est particulièrement utile si vous débutez en théorie et voulez consolider votre prise sur celle-ci, ou si vous avez l’impression d’être entré dans une forme de routine créative.
5. Étoffez vos “accords de base” pour alimenter votre créativité et diminuer votre prédictibilité musicale
Si vous faites de la musique depuis un certain temps, vous êtes probablement bien renseignés sur les accords majeurs et mineurs.
Mais si vous ne vous éloignez jamais de ces accords de base, vous inhibez les possibles de votre écriture.
Un accord diminué ou augmenté judicieux peut faire toute la différence entre une progression d’accord terne et une progression d’accord sublime.
Un accord diminué ou augmenté judicieux peut faire toute la différence entre une progression d’accord terne et une progression d’accord sublime.
“God Only Knows” des Beach Boys est un exemple brillant d’accords diminués utilisés en musique populaire.
Voici le motif de ton-semiton d’un accord diminué comparé à celui d’un accord augmenté :
Si vous avez déjà rencontré les bandes-son inquiétantes à souhait des films de science-fiction des années 1950, vous avez définitivement entendu les accords augmentés en action.
Les accords diminués tirent l’harmonie dans une certaine direction tonale, tandis que les accords augmentés ont tendance à sembler errants et obscurs. Ces deux touches aux impacts très différents peuvent rehausser l’humeur de progressions fatiguées qui peuvent sembler convenues.
Pour ajouter encore plus de caractères à ces nouveaux accords, vous pouvez ensuite les augmenter d’extensions comme mentionné dans l’exemple 1.
Les accords diminués et augmentés n’apparaissent pas très fréquemment dans la musique populaire, et c’est pour cette raison précise que vous devriez commencer à les utiliser.
Joignez-vous au mouvement contre les accords convenus !
6. Accueillez les notes étrangères
Les notes étrangères de suspension et d’anticipation sont une façon aisée d’ajouter de la tension et du drame à votre musique et peuvent créer beaucoup de mouvement harmonique.
Les notes étrangères d’anticipation sont des tons n’appartenant pas à un accord donné qui finissent par donner place à celui-ci.
Les suspensions (appogiature en français) sont des tons qui débordent d’accords joués sur les accords suivants.
Écoutez les deux derniers accords de la progression du refrain du morceau “Exit Music (from a film).” de Radiohead. La 4ème (D) de l’accord Asus4 trouve sa résolution dans la 3ème (C#) de l’accord A, formant par ce mouvement ce qu’on appelle une “Appoggiature” (On parle en anglais de 4-3 suspension, terme que vous risquez de croiser de temps à autre).
7. Prenez de la hauteur grâce aux chiffres romains
L’analyse de la musique en terme des Chiffres Romains qui sous-tendent l’harmonie vous permet d’expliciter les liens et les tensions entre vos accords.
L’emploi des chiffres romains pour illustrer l’harmonie des morceaux vous permet d’expliciter les liens et les tensions entre vos accords.
Pourquoi faire?
Associer ces symboles à vos accords vous donne avant tout une meilleure compréhension de la relation entre les accords de différentes gammes.
Par exemple, dans le cas des accords de la gamme de G Majeur :
G Majeur, A mineur, B mineur, C Majeur, D Majeur, E mineur, F# Diminué
En associant les Chiffres Romains correspondant à chaque accord, on peut illustrer leur nature. La casse sert à distinguer les accords majeurs et mineurs et le suffixe du symbole degré sert à noter les accords diminués :
I, ii, iii, IV, V, vi, vii°
Ces symboles ne font pas que représenter l’ordre des accords dans la gamme de G Majeur mais s’appliquent en fait à toutes les gammes majeures.
Ceci signifie que la sonorité qu’offre la relation I-IV sera la même dans toutes les gammes majeures dans lesquelles vous choisissez de vous balader.
Familiarisez vous avec les relations entre les accords. Ceci vous aidera à déterminer comment sculpter votre musique plus facilement selon vos affinités avec différentes progressions.
Plus de théorie, plus d’idées.
Théorie n’a pas besoin de rimer avec Ennui. Ces simples exercices de théorie sonten fait de l’inspiration déguisée !
Gardez cependant en tête que bien que la théorie puisse être d’une grande aide, il n’existe pas règle définitive sur la façon de l’utiliser. Par ailleurs, rien ne pourra jamais supplanter vos oreilles et votre intuition musicale pour créer de la musique de qualité.
La prochaine fois que vous faites face à un blocage créatif, s’essayer à quelques exercices de théorie peut être une bonne idée. Cela vous permettra au minimum d’étoffer vos connaissance… mais plus vraisemblablement de faire naître de nombreuses nouvelles idées.
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