Le cycle des quintes : de quoi s’agit-il et comment l’utiliser dans votre écriture
Par souci de cohérence vis-à-vis des nombreux contenus liés à la théorie musicale trouvables en ligne, nous emploierons ici le système de notation anglophone (A, B, C, D, etc.)
Si vous n’avez pas encore été familiarisé·e avec la théorie musicale, les notions de cycle des quintes et des différentes clés suscitent peut-être chez vous ennui et confusion.
Mais la vérité est que vous frotter à un peu de théorie n’entraînera qu’une seule réelle conséquence : vous rendre meilleur·e musicien·ne. Avec des outils pratiques tels que le cycle des quintes, vous n’avez pas non plus à faire fondre vos méninges pour faire des progrès.
Affûter son oreille est une chose, mais pouvoir se la représenter visuellement à travers le cycle des quintes peut donner une traduction concise à des notions qui pourraient autrement sembler vertigineuses.
Dans cet article, je vous montrerai comment le schéma du cycle des quintes fonctionne et vous aiderai à comprendre comment l’appliquer à votre écriture musicale.
Ce qu’il vous faudra pour pouvoir comprendre le cycle des quintes
Pour tirer le plus grand bénéfice de cet article, il vous faudra tout d’abord posséder une compréhension de ce que sont les accords et quel rôle ils jouent dans la musique.
Aborder la théorie ne peut que vous rendre meilleur·e dans votre pratique musicale.
Une fois mis·e à jour, assurez-vous d’avoir un crayon et une feuille de papier à disposition. La meilleure façon de mémoriser le cycle des quintes est en effet de le copier manuellement et de prendre des notes.
Prêt·e ?
Tout d’abord, abordons les clés et leur armure.
Que sont les clés et les armures ?
Les clés, ou gammes, permettent de situer le placement des notes d’un morceau. Différentes gammes possèdent différentes armures ou séquences uniques de dièses, bémols et notes dites naturelles. L’armure d’une gamme représente donc toutes les notes altérées de celle-ci.
Les Dièses (#) (à ne pas confondre avec le symbole des mots-dièses ou hashtags) sont des symboles qui représentent des notes positionnées un semi-ton au-dessus de leur version non-altérée. Par exemple, le C naturel se trouve à chaque octave sur une touche blanche tandis que le C# se trouve un semi-ton au-dessus, sur une touche noire :
Les Bémols (b) (à ne pas confondre avec des petits b tout mignons) fonctionnent de la façon opposée. Par exemple, si on pense au A naturel, qui correspond lui-aussi à une touche blanche sur le clavier, l’altération Ab correspondra quant à elle à la touche noire juste en-dessous.
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La clé de C majeur n’est comprise que de notes naturelles, sans dièses ni bémols : C – D – E – F – G – A – B
En revanche, une clé comme C# possède sept dièses : C# – D# – E# – F# – G# – A# – B#
Il est bon de noter que dans différents cas et pour différentes gammes, les bémols et les dièses peuvent tous deux s’appliquer aux mêmes notes.
La meilleure façon de mémoriser le cycle des quintes est de le dessiner et de prendre des notes.
Pas d’inquiétude si tout ceci semble encore un peu confus.
Étudions le cycle, prenons-notes de quelques différentes armures, et utilisons-les ensuite pour construire des accords. Bientôt, tout commencera à faire sens.
Le cycle des quintes [Illustration]
Le cycle des quintes est une représentation visuelle des notes que vous entendez dans la musique. Celui-ci débute à son sommet par la clé de C majeur. Le cycle est divisé entre les dièses (côté droit) et les bémols (côté gauche) qui sont rencontrés lorsque l’on le parcoure.
Utilisez le C du milieu de votre clavier pour pouvoir suivre les exemples à venir.
Démarrer à droite
Commençons par les notes majeures présentes du côté droit du cercle.
Le cercle est surnommé cycle des quintes parce que chaque clé est séparée de la suivante par un intervalle de quinte (la distance entre C et G sur le cycle ci-dessus correspond par exemple à une quinte).
Commencez en C majeur. Puisque la gamme de C majeur ne possède pas d’altérations, les notes de cette gamme sont les suivantes : C – D – E – F – G – A – B
Passons désormais à G, la gamme suivante.
Vous remarquerez sur l’anneau extérieur du cycle (bleu canard) qu’un dièse fait son apparition.
Les notes dans la clé de G majeur sont donc : G – A – B – C – D – E – F#
La clé de C n’a pas de dièses, la clé de G possède un dièse, la clé de D en possède deux, ainsi de suite.
Puisque vous savez désormais que G majeur possède 2 dièses, essayez d’écrire les notes de la clé de G en utilisant le cycle pour confirmer quelles notes sont altérées.
Un dièse est ajouté pour chaque quinte jusqu’à ce que nous atteignions la fin du cycle avec la clé de F#. La clé de F# peut également être vue comme la clé de Gb.
Puis tourner à gauche
Abordons désormais le côté gauche du cycle. Plutôt que de commencer en haut, nous allons démarrer là où nous en étions restés. Prenons-donc Gb.
En nous déplaçant dans le sens des aiguilles d’une montre, les bémols (boîtes jaunes) se déplacent par intervalles de quintes, tout comme les dièses. Mais plutôt que d’ajouter un bémol à chaque fois, le cycle fait ici l’inverse et retire un bémol à chaque nouvelle clé.
Par exemple : la clé de Gb possède six bémols, Db en possède cinq, Ab en possède 4, etc.
Le motif continue jusqu’à ce que nous nous retrouvions à nouveau en C majeur, gamme exempte d’altérations. Essayez de choisir une note du côté gauche de l’illustration et écrivez toutes ses altérations.
Se déplacer dans les gammes mineures
Maintenant que vous avez une meilleure prise sur les notes majeures, les notes mineures ne devraient pas se révéler compliquées à aborder.
Commencez par le haut du cycle avec A mineur. L’espacement par quintes et l’addition de dièses fonctionne de la même façon que les notes majeures.
La clé de A mineur peut également être appelée gamme mineure relative de C majeur. Ceci peut-être extrapolé à toutes les gammes et illustre que différentes gammes majeures et mineures emploient en fait les mêmes notes, en débutant à différents endroits.
Charmant, n’est-ce pas? Lorsque vous serez prêt, essayez de dessiner votre propre version du cycle de mémoire.
Construire des accords avec le cycle des quintes
Le cycle des quintes n’est pas qu’utile pour trouver les bémols et les dièses dans chaque gamme. Il procure également une façon simple de construire des accords de base.
Le cycle des quintes n’est pas qu’utile pour trouver les bémols et les dièses dans chaque gamme. Il procure également une façon simple de construire des accords de base.
Bâtissons quelques accords de base en utilisant le cycle des quintes comme référence.
Accords majeurs
les accords majeurs se construisent en superposant leur note fondamentale, une tierce majeure et une quinte parfaite.
Puisque nous regardons ici le cycle des quintes, votre quinte parfaite se trouvera donc à un pas de distance (dans le sens des aiguilles d’une montre) de votre fondamentale.
Exemple : la quinte parfaite de C est G, à un pas de C sur votre cycle. Vous connaissez donc 2 notes de votre accord de C majeur : C et G.
Mais comment trouver la troisième note de la triade, ou tierce majeure?
Se déplacer d’une simple diagonale depuis votre quinte parfaite vous permettra de trouver la troisième note de l’accord : E.
Votre accord de C majeur est donc C – E – G. La même astuce fonctionnera tout au long du cycle des quintes pour les accords majeurs.
Accords mineurs
Construire des accords mineurs est tout aussi simple, mais la méthode à employer est légèrement différente. Pour cet exemple, je construirai un accord en C mineur.
Un accord mineur commence avec votre fondamentale et sa quinte parfaite, donc à nouveau à un pas dans le sens des aiguilles d’une montre : G. À nouveau, vous disposez déjà de 2 notes pour votre accord de C mineur : C et G.
Le cycle des quintes vous donner un filet sur lequel retomber lorsque vous souhaitez prendre des risques en matière d’écriture.
La troisième note d’un accord mineur est une tierce mineure. Pour trouver cette tierce mineure sur le cercle, dessinez simplement une ligne diagonale descendante depuis votre quinte, puis abaissez-vous d’un demi-ton. Dans le cas de C mineur, il s’agira de se déplacer vers E, puis de l’altérer pour en faire un Eb.
Et voilà, vous y êtes, votre accord de C mineur est donc : C – Eb – G
Choisissez une note sur le cycle et essayez de construire votre propres accords de bases en utilisant cette méthode. Il ne s’agit que de l’une des nombreuses façons d’utiliser le cycle des quintes pour obtenir un coup de pouce théorique rapide et efficace.
Une fois que vous serez à l’aise dans la construction d’accord, vous pourrez commencer à les utiliser pour créer vos propres progressions d’accords.
Comment le cycle des quintes peut aider votre écriture musicale
Le cycle des quintes ajoute un puissant nouveau contexte à la façon dont vous pouvez créer et interpréter de la musique.
Un souci récurrent pour chaque musicien est le fait d’utiliser des « recettes » et par conséquent de trop fréquemment employer les mêmes progressions.
Le cycle des quintes vous offre un filet de sécurité lorsque vous souhaitez prendre des risques avec votre écriture musicale et vous déplacer un peu différemment. Il s’agit d’une excellente façon de trouver des nouveaux lieux vers lesquels pousser votre harmonie.
Comme de nombreuses autres choses dans la vie, des concepts théoriques qui peuvent sembler complexes au premier abord ne sont plus si intimidant une fois que l’on a pris le temps de s’en imprégner. Le cycle des quintes est une excellente façon d’accélérer cette compréhension.
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