L’Impératrice : De la musique inspirée par un large héritage musical

L’Impératrice : De la musique inspirée par un large héritage musical

Qu’il est beau, le chemin vaporeux et sensuel tracé par l’Impératrice depuis ses débuts en 2013. Apte à naviguer entre les univers et époques avec un indéniable talent instrumental et une élégance très cinématographique, l’entité magnétique et insaisissable a publié son premier album Matahari au début du mois. Ses six membres parcourent désormais les salles de concerts et festivals pour le restituer en live.

J’ai eu l’occasion de discuter avec Charles, le fondateur du projet, juste avant la sortie de l’album. L’occasion d’évoquer à la fois la naissance du groupe et ses évolutions, ce qui stimule son imaginaire, sa passion pour le sound-design chaleureux et le rôle joué par LANDR dans son processus créatif.

En me renseignant sur l’histoire de l’Impératrice, j’ai appris que tu avais mis sur pied le projet à une époque où tu travaillais seul. Comme une partie de notre public ne connaît peut-être pas le groupe, pourrais-tu nous résumer comment s’est déroulée cette évolution d’un projet solitaire à une formation plus large ?

p.p1 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 13.3px ‘Helvetica Neue’}<br />

C’est sûr que passer de 1 à 6 musiciens a été un vrai choix. Disons qu’à la base j’étais vraiment en compo sur mon ordi en amateur, sur différents logiciels. Je tâtonnais un peu. Une fois que j’ai eu les premières maquettes, on m’a proposé un premier EP qui tout en restant assez confidentiel a tout de même rencontré un public. Avec Cracki records, le label sur lequel j’étais signé à l’époque, on a évoqué la question du live, assez sérieusement. Soit ça prenait une tournure immédiate où je montais un setup machine avec sampleurs, boites à rythmes et compagnie, soit je prenais le temps de créer un groupe. Je me suis rapidement dit que c’était une musique faite pour être jouée sur des instruments, comme une grande part de la musique que j’écoute : une musique de studio, avec des musiciens, très fidèle aux codes des années 1970. J’avais moi aussi envie de pouvoir proposer ça au public : écouter un bon bassiste, un bon batteur, des vrais zikos. Le côté machine, je l’ai initialement un peu laissé de côté. Tout est devenu très organique et analogique avec des vieux synthés, des vieilles batteries, vieilles basses, etc. J’ai rencontré le claviériste Hagni qui m’accompagne depuis le début, qui m’a présenté le batteur, qui lui-même m’a présenté le bassiste. Bref, il y a eu effet domino. On a initialement tourné à 5 : guitare, basse, batterie et 2 synthés pendant deux ans. Je pense que la focalisation instrumentale du début nous a permis d’affiner notre musique et d’échapper au format “pop”, où tout est identifié à la voix. Puis j’ai ressenti le besoin d’une voix, mais plutôt comme un nouvel instrument. 

https://blog.landr.com/wp-content/uploads/2018/04/LIMPÉRATRICE-1.jpg

“J’avais moi aussi envie de pouvoir proposer ça au public : écouter un bon bassiste, un bon batteur, des vrais zikos. Le côté machine, je l’ai initialement un peu laissé de côté.”

“Je pense que la focalisation instrumentale du début nous a permis d’affiner notre musique et d’échapper au format “pop”, où tout est identifié à la voix. Puis j’ai ressenti le besoin d’une voix, mais plutôt comme un nouvel instrument.”

https://blog.landr.com/wp-content/uploads/2018/04/LIMPÉRATRICE-2.jpg

“Très rapidement [la voix est devenue un] nouveau souffle qui nous a beaucoup apporté dans notre façon de composer : les arrangements se sont allégés et on a dû beaucoup plus réfléchir en termes de production.”

Est-ce le côté narratif qui sous-tendait déjà le travail du groupe qui a appelé à l’intégration d’une présence vocale ?

Exactement, et puis c’était quand-même bizarre de s’appeler l’Impératrice et de ne pas avoir de voix. C’est finalement une solution qui s’est imposée d’elle-même. Dès l’arrivée de Flore, bien qu’on ne se soit pas tourné vers le format “chanson”, notre façon de composer a dû évoluer. Une voix, il faut lui laisser de la place. Elle restait assez parcimonieuse au début, ponctuant les morceaux comme un instrument, comme une manière d’habiller un peu plus la musique. Et puis, très rapidement, c’est devenu un nouveau souffle qui nous a beaucoup apporté dans notre façon de composer : les arrangements se sont allégés et on a dû beaucoup plus réfléchir en termes de production.C’est là où tu te rends compte que la musique, c’est des maths, et ça nous a finalement fait un bien fou parce que sur l’album, on a beaucoup plus réussi à faire de la place à la voix et à raisonner en termes de renversements d’accords, de fréquences, de complémentarité. Il y a un EP, Sonate Pacifique, où j’ai tout fait au Juno-6, souvent sur les mêmes octaves, et je me disais “c’est bizarre, ça ne sonne pas comme je veux”. La batterie se mélangeait à certains accords, les choses n’avaient pas toujours la place de respirer…

Rétrospectivement, tu trouves cet EP trop chargé ? Ça m’étonne, car de mon point de vue une des constantes dans votre musique est son côté spatialisé et équilibré.

Merci, c’est cool de le dire! En fait, le mix a eu pour objectif de beaucoup écrémer, on a pas mal raboté pour essayer d’alléger le tout. Le fait que le Juno prenne autant de place dans un morceau n’a pas rendu la tâche aisée, sachant qu’il y en avait vraiment partout! Les basses, les nappes, il s’est vraiment glissé partout… Pour une oreille de pro, je pense qu’on peut saisir que cet EP manque un peu de nuances et de profondeur. À l’étape de ré-enregistrement après les maquettes, ça n’a pas été évident. Chez moi, ça coulait naturellement parce que j’avais ma conception des morceaux et que je connais bien mon synthé. En studio, avec des vraies consoles et des vrais instruments, le morceau a toujours une autre gueule. Si c’est pas bien pensé en amont, tu peux être déçu du résultat.

“En studio, avec des vraies consoles et des vrais instruments, le morceau a toujours une autre gueule. Si c’est pas bien pensé en amont, tu peux être déçu du résultat si le travail de calcul des fréquences et de changer d’instrument pour les différentes parties du morceau.”

Tu as l’impression qu’avec le groupe qui s’est étoffé et votre manière de travailler qui a par conséquent évolué, tu es moins en mode bac à sable/expérimentation quand tu composes ?

Exactement. Tu apprends de tes erreurs. Le fait qu’on ait aussi eu la chance de bosser avec un vrai producteur dans un vrai beau studio ça nous a vraiment fait réaliser tout ça. La voix a vraiment été la première étape de ce processus. C’est là où tu dis “ok, wow, il faut trouver de la place”. Tu as beau avoir un truc hyper-épuré avec un synthé, une basse, une guitare, une batterie, si c’est mal calculé y compris au niveau de l’accordage de la batterie, tu ne trouveras jamais la place qu’il faut pour la voix par la suite, où il y aura un truc qui ne fonctionne pas. Je pense que l’arrivée de la voix nous a permis de réaliser ça et de repenser notre approche.

Au niveau de la palette sonore, que tu as un peu abordée déjà : il y a un alliage assez systématique d’électronique et acoustique. À ce stade-ci de l’évolution du groupe, on est sur quelles proportions d’électronique et d’acoustique ?

Tout est joué, à part les boites à rythmes et arpeggiators. On va aussi parfois utiliser une boite à rythme pour avoir un clic, plutôt qu’un ordinateur. Si tu penses à la TR-707 ou d’autres boites à rythme des années 1980,  elles étaient faites pour imiter le groove d’un batteur donc ça bouge, le résultat est plus vivant qu’avec une grille d’ordinateur. Ce qui est assez facile une fois que ta rythmique de boite à rythmes tourne, c’est que tu peux séquencer un instrument, un synthé, jouer par-dessus. Tout le monde garde le même groove. On sort complètement du principe de grille d’ordinateur tout en restant cohérents entre sections. En live, il y a beaucoup de samples qu’on lance à la MPC, on utilise aussi du midi pour envoyer des séquences ou déclencher certains effets. En studio en revanche, on est très organiques.

https://blog.landr.com/wp-content/uploads/2018/04/LIMPÉRATRICE-3.jpg

“Les périodes où j’ai plus de temps pour être chez moi, regarder des films, me plonger dans de la musique ou pour traîner sur internet, c’est là où je suis plus inspiré. Pendant les périodes où il y a trop d’obligations logistiques, c’est beaucoup plus difficile de créer.”

Tu mentionnais dans un autre entretien admirer la variété et la minutie des séquences dans les morceaux de funk et disco, y compris en live. Dans le cas de L’Impératrice, vous savez combien de temps va durer un morceau quand vous vous lancez sur scène où il y a une part d’improvisation ?

Notre live est beaucoup plus produit qu’avant, du coup on est hyper-structurés, on est obligés. Il n’y a plus énormément d’impro, même si chacun est libre de faire groover sa partie différemment. Il y a certaines séquences qu’on lance qui vont durer x mesures et c’est donc compliqué de pouvoir totalement improviser. On se le permet plus sur la fin des morceaux. On tâche d’avoir une complémentarité impeccable dans le “power trio”, c’est à dire guitare-basse-batterie, pour que nous derrière les autres puissent bouger et rendre le truc vivant. C’est beaucoup de travail en amont!

L’identité du groupe, au-delà de la musique, est très aboutie, que l’on parle des artworks ou des clips. Ça me donne l’impression d’un imaginaire visuel foisonnant. Est-ce que tes coups de coeur visuels se transforment en chansons, est-ce que tu composes la musique avec des images que tu aimerais voir à l’esprit ou est-ce qu’il y a tout simplement cohabitation des deux ?

Les deux aspects sont effectivement liés. J’ai besoin d’émotion pour composer et les images font partie des sources d’émotion. Les périodes où j’ai plus de temps pour être chez moi, regarder des films, me plonger dans de la musique ou pour traîner sur internet, c’est là où je suis plus inspiré. Pendant les périodes où il y a trop d’obligations logistiques, c’est beaucoup plus difficile de créer. T’as mis le doigt dessus, c’est vraiment une question de cohabitation. Si je regarde trois films d’affilée qui me plaisent, je sais que pourront naître deux ou trois morceaux, parce que c’est l’émotion que je matérialise en musique, un sentiment, une couleur. Je parle beaucoup de couleurs en musique, c’est vraiment ça mon processus.

Le groupe fait beaucoup référence à des styles musicaux des décennies passées, eux-mêmes nourris d’un imaginaire assez futuriste.. On a l’impression que des fenêtres s’ouvrent constamment entre les époques. Qu’est-ce qui te plait particulièrement dans ces aller-retour ?

Ce qui est intéressant c’est cette liberté, notamment dans les sonorités. On a un héritage musical très large, qui nous inspire, mais on tient aussi à avoir la liberté de pouvoir le revisiter avec les outils musicaux et notre ressenti actuels. À la fois en fonction de nos personnalités et du cours du monde. Ces fenêtres sont pour moi évidentes, on ne veut pas rester cloisonnés dans un truc disco 4/4 trop rigide. Par exemple, j’aime bien que dans un morceau on parte sur quelque chose de très dansant et bam, au milieu, faire un break inattendu, plus lent et cinématographique. Ou se lancer dans un morceau à la rythmique plus club et tout à coup introduire un thème au synthé qui lui donnera une autre dimension, peut-être un peu cheesy, mais capable de créer l’étonnement. J’aime vraiment cette possibilité de pouvoir mélanger, de me servir de tout ce que j’ai entendu, écouté et aimé parce que c’est ça qui me donne le sentiment d’être libre musicalement. Ces aller-retour sont vraiment plus une évidence qu’un calcul délibéré, ils font partie de la liberté de composer.

Les références sont donc plus un symptôme d’un foisonnement de goûts au sein du groupe plutôt qu’un acte appuyé ?

Exactement, la diversité fait partie de notre éducation musicale. J’ai vraiment grandi avec le jazz-funk, le disco, les années 1970 et 1980, mais aussi avec le jazz, la bossa-nova, le hip-hop. On est 6 maintenant, et chacun a des idées. Certes, je canalise, mais chacun est libre de s’exprimer. Certains des musiciens ont une éducation classique très stricte, viennent du conservatoire et ont leur instrument dans les mains depuis leurs 4 ou 5 ans. Il y a donc vraiment un joyeux mélange de musiques dites classiques, musiques de film, musiques plus club.. Tout ça ressurgit et nous évite de trop baliser notre création. On ne pense pas être un groupe “pop” ou “disco”, mais plus être un délire, un projet qui rend hommage à ce qu’on a pu entendre et aimer. On préfère nourrir nos héritages plutôt que de les observer de loin.

https://blog.landr.com/wp-content/uploads/2018/04/LIMPÉRATRICE-4.jpg

“J’aime vraiment cette possibilité de pouvoir mélanger, de me servir de tout ce que j’ai entendu, écouté et aimé parce que c’est ça qui me donne le sentiment d’être libre musicalement.”

“On ne pense pas être un groupe “pop” ou “disco”, mais plus être un délire, un projet qui rend hommage à ce qu’on a pu entendre et aimer. On préfère nourrir nos héritages plutôt que de les observer de loin.”

Parlons du futur : vous avez une grosse tournée de printemps pour soutenir le nouvel album, mais la liberté de création que tu mentionnes me donne l’impression que l’avenir reste joyeusement imprévisible. Où serez-vous dans un an ?

Je peux pas te dire du tout : on réagit et on compose de manière très spontanée.. Ah si, je peux te dire que le prochain album sera beaucoup plus estival, moins nocturne. Je pense qu’on a envie de retrouver un peu le sucre de l’EP Sonate Pacifique. Le côté un peu plus pop et planant qu’on a pu avoir à nos débuts. Là y’a un truc beaucoup plus nocturne dans notre album, comme la pochette le suggère. Quelque chose de plus calme, sage, mais qui en même temps nous a permis d’aller chercher des trucs qu’on n’a jamais faits avant. C’est aussi la première fois qu’on explore le format chanson de manière aussi franche. On a fait un morceau à 40 BPM, très très lent, hyper profond.. C’est vraiment des choses qu’on est allés explorer et qu’on ne pratiquait pas beaucoup avant. Je suis assez certain que l’album d’après sera très différent de celui-ci.

Peut-être qu’il faudra convaincre le reste du groupe de faire une petite résidence tropicale, histoire d’alimenter le côté estival ? 

Pourquoi pas ! On s’est en tout cas dit qu’on le composerait en été.

Notre public est très largement constitué de musiciens autodidactes. En te basant sur ton expérience de quelqu’un qui est passé d’un processus de création très autonome, voire solitaire, à une démarche plus collective qui a largement rencontré son public, aurais-tu des conseils à transmettre aux musiciens qui aimeraient lancer leur projet ?

Le premier truc, qui est pour moi le seul conseil viable que je peux donner : se faire confiance et faire confiance à sa spontanéité. Une idée, quand elle vient spontanément, est forcément bonne. Il faut kiffer, pas avoir peur d’être curieux et de tenter toutes les méthodes possibles et imaginables. Il n’y a pas de bonne manière de faire, d’équipement prérequis. Si t’as la chance de pouvoir tout faire sur un ordi, sur garage-band ou autre, fonce. Des outils comme LANDR par exemple permettent de tester les limites de tes créations, entendre l’aboutissement de tout ton chemin. C’est vraiment génial d’avoir un ressenti de ta musique qui fonctionne sur n’importe quelle paire d’enceintes. Je me sers de LANDR dès le début de mon processus créatif, ça me permet de prendre du recul sur mes idées, mon mix, l’équilibre de mes fréquences. Ça permet vraiment de se débrouiller seul et de se faire confiance et c’est ça qui est important. Si tu ne te fais pas confiance depuis le départ et si t’as besoin de plaire, ça ne va pas marcher.

pola2

“Je me sers de LANDR dès le début de mon processus créatif, ça me permet de prendre du recul sur mes idées, mon mix, l’équilibre de mes fréquences. Ça permet vraiment de se débrouiller seul et de se faire confiance et c’est ça qui est important.”

https://blog.landr.com/wp-content/uploads/2018/04/LIMPÉRATRICE-5.jpg

Ce que tu dis est très intéressant. J’ai l’impression que beaucoup de créateurs aujourd’hui ont internalisé le côté “algorithmique” du monde et pensent à la réception de ce qu’ils vont créer avant même de se lancer, ce qui peut être un peu paralysant…

C’est un fait, beaucoup de gens raisonnent en termes de tendances, mais vont être très vite à court d’idées ou bloqués dans leur créativité parce par définition, les tendances ne sont pas faites pour durer. Forcément, si tu commences quelque chose, puisque le processus créatif est assez long, peut-être que les modes sur lesquels tu te bases auront déjà évolué lorsque tu auras fini ton projet. En général, les musiciens qui ont le mieux marché sont les musiciens hors-tendances : soit très novateurs, soit rétros. Les Pink Floyd par exemple ont commencé à faire leur musique à une époque où personne ne faisait la même chose. Ils étaient juste dans un élan de recherche et une envie de liberté, dans une époque où la norme était le rock électrique plus formaté. J’imagine que Supertramp ou Bowie avaient cette même capacité à écouter leur intuition. De notre côté, je ne dis pas qu’on est un exemple à suivre, car notre musique est particulière, mais on n’est vraiment pas calqués sur une quelconque tendance. Ça fait cinq ans qu’on existe, je pense que si l’on s’était axés sur une mode, on ne serait plus inspirés aujourd’hui.

“C’est un fait, beaucoup de gens raisonnent en termes de tendances, mais vont être très vite à court d’idées ou bloqués dans leur créativité parce par définition, les tendances ne sont pas faites pour durer. En général, les musiciens qui ont le mieux marché sont les musiciens hors-tendances.”

Pour finir, qu’est-ce qui vous attend cette année au-delà de votre grande tournée pour Matahari?

Les choses vont vraiment être axées sur la tournée jusqu’à la fin de l’été. Pas mal de dates en France et en Europe et une belle tournée d’été avec les festivals. On pousse un peu actuellement pour des dates outre-Manche voire outre-Atlantique. Il y a peut-être des possibilités à Montréal.. Il faut que ça tienne la route, qu’on puisse faire un tir groupé nord-américain et chercher le public. On adorerait.

On va rester attentif, car on aimerait bien vous voir de ce côté-ci de l’océan! As-tu d’autres messages à passer, des surprises à annoncer?

Non, si ce n’est qu’on a hâte de découvrir Montréal! On est du bon côté de la Seine, c’est déjà ça.

On vous attend donc de pied ferme. Merci beaucoup pour ton temps et longue vie à l’Impératrice!

Merci à toi, à bientôt!

Matahari, le dernier opus de L’Impératrice, est disponible depuis le 2 mars 2018. Vous pouvez trouver leur album sur le support de votre choix ici https://idol.lnk.to/Matahari et découvrir les dates de leur tournée 2018 ici https://www.facebook.com/tours
/222258954982808/
.

https://blog.landr.com/wp-content/uploads/2018/04/LIMPÉRATRICE-6.jpg